À moins que...
Ah, oui. J'ai peut-être une idée.
Peut-être cela a-t-il à voir avec le sourire d'Amynata. Ou bien est-ce le regard d'Abdoulaye. Ou bien l'énergie d'Adya. La soif de vivre de Mame Bousso.
Mamadou, Fana, Amy, Marie Jean, Babacar, Ibrahima, Adya, Aïda, Awa, Moussa, Marie Joséphine, Aziz, Yéru, Thomas, Khadi, N'Goné... En tout, ils sont 90. Des orphelins parfois, analphabètes en partie, en grande difficulté sociale et culturelle toujours. Ils viennent de différentes régions du Sénégal. Et une grande partie d'entre eux ne parle pas français.
Que faire pour ces enfants d'Afrique qui voient jour après jour les portes de leur avenir se refermer? Dans quelle mesure la toubab que je suis peut-elle changer les choses? Quelle influence puis-je avoir sur cet enfant qui me supplie d'un regard triste? Comment travailler en binôme, sénégalais et français, main dans la main, pour agir pour ces enfants défavorisés? Comment conseiller, orienter, inspirer, sans sembler dominer, et sans raviver les souvenirs du passé colonial?
D'un sourire édenté, l'enfant balaye les doutes. Peu importe, au fond, le pourquoi du comment. Je suis là pour des raisons peut-être inconnues, peut-être même inconscientes. Je suis là parce que je l'ai voulu, parce que je le veux. Parce que rien ne vaut le sourire édenté d'un enfant.
Oui. Peu importe, au fond, le pourquoi du comment.
Marion
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